vendredi 29 octobre 2010

DAMB - une petite réponse à Olivier

Bon, allez, un petit débat comme on les aime sur les défenses ABM (DAMB) en réponse à un post d'Olivier "EGEA" Kempf :

La vraie menace, ADM ou autre, n'est pas fondamentalement balistique, certainement pas en fonction des progrès qualitatifs et quantitatifs, réalisés ou réalisables. Elle est de croisière : plusieux dizaines de milliers de Styx traînent dans le monde et ils sont dronisables relativement facilement (et qui son de loin plus facile à mettre en place qu'une flotte balistique, surtout au-delà des 1500 km de portée). Même chose pour la pléthore de Mig-17/19/21 disponibles un peu partout. Rebelotte pour plus de 50 000 missiles antinavires. Si contournement il y à, il passera pas là et notre supériorité aérienne sera cassée par le nombre. Après tout, en Irak, 5 Styx (dont le gros d ela cellule est construit...en bois) sont passés outre les défenses aériennes US pour atterrir non loin du seul port où passait le gros du matériel US...

Ensuite, en défense de territoire, la dissuasion nous couvre, elle est là pour ça. En théâtre ( <1 500 km de portée), on commence à avoir ce qu'il faut. Air & Cosmos aurait d'ailleurs une petite info sur le sujet ; l'Aster aurait fait des merveilles.

Et puis, la DAMB de territoire ne répondra à pas grand chose (sinon à compenser les déficits structurels en R&D sur d'autres secteurs) : arrêter 10 missiles ne sert à rien si l'ennemi en a 15. Elle y répond d'autant moins qu'un Etat qui joue au balistique est un Etat qui accepte les règles du jeu de la dissuasion. Par contre, il faut définitivement dissocier la menace ADM du balistique : elle ne passe pas que par là.

Autre aspect peu discuté : plus on investit dans la DAMB, vu nos enveloppes budgétaires, plus les investissements sur la projection seront réduits - autant d'ailleurs que la protection de la projection. Autrement dit, on replie un peu plus le pays sur lui-même et l'on n'exploite pas l'ouverture préemptive offerte avant (et dans) le LBDSN. Après tout, une DAM ne peut se penser hors nos structures de forces et c'est bien le problème de tout ce débat : nous avons une stratégie génétique mais nous n'avons PAS de stratégie des moyens (sous entendue comme intégrée et visant la cohérence, y compris en organique) ; tout semble déconnecté.

Enfin, quid de la portée de la dissuasion : fait-elle face au chimique ? A suivre l'exercice Pégase (1995) et à posture stratégique constante, oui. Si l'attaque porte sur les intérêts vitaux, il y a également fort à parier que ce sera également le cas. Un hypothétique gazage balistique au VX sur une ville française - voire européenne - amènera forcément à se poser quelques questions graves...

1 commentaire:

égéa a dit…

Salut Joseph : réponse ici :http://www.egeablog.net/dotclear/index.php?post/2010/10/29/DAMB-%3A-r%C3%A9ponse-%C3%A0-Joseph

égéa